Par Reinhard Bonnke
Ma Parole dans ta bouche
Je crois fermement que c’est Dieu qui opère des miracles pour Son peuple. Je crois que les signes qui suivaient Jésus quand Il était sur la terre peuvent – et doivent – nous suivre aussi aujourd’hui. Mais je ne voyais pas de miracles à Maseru (au Lesotho) et j’en étais déprimé.
Quels que soient mes efforts, mes prières ou mes jeûnes, la situation ne s’améliorait pas. Au bout d’un moment, je commençai à rendre les gens responsables en accusant leur manque de foi. Si seulement ils avaient la foi, pensais-je, ils verraient les mêmes miracles que ceux du livre des Actes. Dieu avait une œuvre à faire dans mon cœur et Il utilisa d’abord Richard Ngidi pour m’ouvrir les yeux. Richard était un évangéliste. Après avoir prêché, il priait individuellement pour les gens et la puissance de Dieu se manifestait toujours de manière miraculeuse. Les boiteux marchaient, les aveugles voyaient, les cancers disparaissaient. Si vous vouliez voir la puissance de Dieu en action, organiser des réunions avec Richard Ngidi était la bonne chose à faire. C’est ce que je fis. Un jour, je l’invitai dans mon église à Maseru. Il accepta mon invitation, et intérieurement, j’étais désolé pour lui. J’imaginais que les membres dépourvus de foi de mon église sans miracle allaient ruiner sa réputation.
Ce fut tout le contraire. Quand il vint à Maseru, je vis la puissance de Dieu comme jamais auparavant. L’aveugle retrouva la vue, le paralytique se mit à marcher et des maladies disparurent. Richard Ngidi faisait confiance à Dieu, quelle que soit la situation qu’il rencontrait. Il était rempli d’audace devant les plus grands problèmes et il avait ce que j’appelle une foi téméraire. J’en étais presque en état de choc.
« J’ai été trop timide ! »
Je dis à Anni : « Quand Dieu parle, nous n’avons pas à poser de questions, mais à obéir à Sa voix. Sa Parole surpasse toute autre chose. Je m’en aperçois maintenant ! Je peux le voir ! Anni, la Parole de Dieu n’a pas de point d’interrogation, mais un point d’exclamation ! J’ai été trop timide ! ».
Mes yeux s’étaient ouverts, mais la vérité n’avait pas encore pleinement atteint mon cœur. Après avoir constaté la percée que nous avions obtenue à Maseru avec Richard Ngidi, je restais timide. Peut-être n’ai-je pas le don de foi, pensais-je. Je décidai d’inviter un autre évangéliste renommé pour ce genre de ministère. J’invitai donc un homme nommé John Bosman. C’était un pasteur réformé hollandais de Prétoria, un homme remarquable qui voyait des miracles se produire partout où il prêchait. Peut-être qu’une nouvelle exposition à la puissance miraculeuse de Dieu me pousserait dans la foi. Je donnai l’ordre à mon équipe de commencer à faire les invitations.
Espoir d’une percée
Quand le weekend des réunions arriva, notre bâtiment était plein à craquer. Les gens s’agglutinaient à l’extérieur. Beaucoup de malades, paralysés et aveugles, étaient venus à cause de la réputation de John pour les miracles. Nous n’avions jamais vu un tel enthousiasme pour l’œuvre de Dieu à Maseru. J’avais le sentiment que c’était le début de quelque chose de grand. Une percée allait s’opérer. Avec fierté et grand plaisir, je présentai John à la foule rassemblée. Il vint jusqu’au pupitre et prêcha. Sa prédication ne m’impressionna pas vraiment. Comme la plupart de ceux qui étaient là, j’étais venu pour voir la démonstration du don de guérison. Mais il se produisit une chose qui m’ébranla profondément. Quand il eut terminé son court message, il se tourna vers moi et me dit : « Clos la réunion ». Je n’en croyais pas mes oreilles. « Clore la réunion ? Tous ces gens sont venus pour que tu pries pour les malades. Je ne peux pas terminer la réunion comme cela ». « Clos-la ».
J’étais abattu. « John, comment pouvons-nous faire cela ? Je veux bien renvoyer les gens pour aujourd’hui, mais tu dois promettre de revenir demain et de prier pour les malades. Me permets-tu de faire cette promesse ? ». « Dis-leur que les malades recevront la prière demain ».
Les idées plutôt confuses, je fis ce qu’il m’avait demandé. Je terminai la réunion et annonçai que John reviendrait le lendemain matin pour prier pour les malades. Quand je me retournai, John était déjà parti vers sa chambre d’hôtel. J’eus beaucoup de mal à dormir cette nuit-là. Je priais et recherchais Dieu pour comprendre ce que John avait fait. Le lendemain matin, je me levai tôt et je me dirigeai vers son hôtel pour l’emmener à l’église. En passant devant l’église, j’eus du mal à croire ce que je voyais. La salle était pleine à craquer. De nombreuses personnes faisaient la queue dehors sans pouvoir entrer. La nouvelle s’était répandue très vite que John allait prier pour les malades. Bien plus de malades que la veille avaient été emmenés à l’église. J’arrivai à l’hôtel et je vis John charger ses valises dans le coffre d’une voiture.
« Que se passe-t-il ? ». J’étais dans la plus grande des confusions. « Où vas-tu ? ». « Je rentre chez moi ».
Il n’aurait pas pu me faire plus mal s’il m’avait frappé à coup de batte de baseball. J’avais du mal à respirer. « De quoi est-ce que tu parles ? Tu rentres chez toi ? Mais je viens de passer devant l’église, il y a un monde fou. Tu as promis de prier pour les malades. C’est pour cela qu’ils sont venus ».
Le Saint-Esprit m’a dit de partir
« J’ai promis que les malades recevraient la prière. Tu as fait la promesse que ce serait moi qui prierais ».
« Reste, John. Je vais prêcher si tu veux. C’est ce que je fais de mieux. Tu prieras pour les malades. C’est ce que tu fais le mieux. Faisons cela ensemble ». « Reinhard, le Saint-Esprit m’a dit de partir ».
Sur ce, il monta dans la voiture. Le chauffeur la mit en marche et ils s’éloignèrent jusqu’à disparaitre de ma vue. J’étais là, seul, espérant que ce soit une blague. C’était comme si mon meilleur ami m’avait laissé tomber. J’avais tellement rêvé d’exercer le ministère à ses côtés. Mais lorsqu’il avait dit que le Saint-Esprit lui avait dit de partir, je n’avais plus rien à répondre. C’est le point final à toutes les discussions. Nous sommes là pour faire ce que le Saint-Esprit nous demande, même si cela va à l’encontre de notre logique. Je montai dans ma voiture et me rendis vers cette église pleine à craquer de gens venus pour recevoir un miracle.
Tout d’un coup, la foi s’éleva en moi, avec ce que j’appellerais une « sainte colère ». Derrière le volant, je me mis à crier à Dieu. « Seigneur, je ne suis pas un grand évangéliste, mais je suis Ton serviteur, moi aussi. Je vais y aller, je vais prêcher, je vais prier pour les malades et Tu feras les miracles ». La paix envahit mon cœur instantanément. Il s’agit de cette paix qui surgit en nous grâce à notre relation avec Dieu, quand nous abandonnons le monde de l’ordinaire et que nous entrons dans le domaine de l’impossible.
Dieu fera les miracles aujourd’hui
Je pénétrai dans l’église et j’annonçai à mes pasteurs que John était parti. Le Saint-Esprit lui avait donné l’ordre de s’en aller. Au changement qui se produisit sur leur visage, je vis tout de suite qu’ils ne me classaient pas dans la même catégorie que le célèbre évangéliste sud-africain. Sans tolérer un seul autre doute, je pris la réunion en mains. « C’est moi qui vais prêcher », ai-je dit à mes pasteurs, « et c’est Dieu qui fera les miracles aujourd’hui ».
Sur ce, je pris la parole pour annoncer le départ de l’évangéliste John Bosman. « Mais j’ai une grande nouvelle pour vous, Jésus est là. Je vais pêcher et prier pour tous ceux qui sont venus pour recevoir la guérison, et nous allons voir des miracles ».
Dès la fin de ma phrase, un homme et une femme assis au premier rang se levèrent en secouant la tête et partirent. C’était décourageant. Mais aussitôt, deux autres personnes qui attendaient dehors, rentrèrent et prirent les places laissées vacantes. Je n’avais qu’un seul espoir, que la puissance de Dieu se manifeste ! Je commençai ma prédication. Je vis la forme de l’Évangile. Mais les choses étaient différentes ce matin-là. Je n’avais jamais ressenti les choses de cette façon. Quand j’ouvris la bouche, toute timidité s’en alla. Je parlais avec une autorité que je n’avais jamais expérimentée auparavant. Tout d’un coup, la salle fut comme électrifiée. Le Saint-Esprit confirmait la Parole dans le cœur des auditeurs. Au milieu du message, Dolphin Monese, qui me traduisait, fut submergé par la puissance du Saint-Esprit et tomba à terre.
Tout s’arrêta, à l’exception de l’attention de la foule. Ils attendaient le mot suivant sans oser respirer. J’attendis que Dolphin soit sur pieds. Dans cette attente, mes pensées furent transportées ailleurs, comme si tout devenait silencieux, comme si tout disparaissait devant mes yeux. J’entendis alors des mots que je n’aurais jamais pu concevoir moi-même – Ma parole dans ta bouche est aussi puissante que Ma parole dans Ma bouche.
Je ne pouvais accepter cela que de manière spirituelle. Mes sens refusaient cette idée. Il était indéniable que j’avais pénétré dans un nouveau territoire dans ma relation avec Dieu. Cette pensée ne me serait jamais venue à l’idée. Elle était venue alors que je regardais Dolphin à terre qui s’efforçait de répéter ce que je venais de dire. Quelque chose se produisait que seul le Saint-Esprit peut expliquer. Mon autorité en Lui était bien plus grande que ce que j’avais imaginé. Tant que je restais en harmonie avec la volonté de Dieu, je devais dire les choses comme Dieu les disait, et m’attendre à voir les résultats auxquels Dieu pouvait s’attendre.
La parole d’autorité
Appelle ceux qui sont complètement aveugles, et prononce une parole d’autorité, me dit le Saint-Esprit. « Il y a des gens aveugles ici ce matin. Je veux que tous ceux qui sont complètement aveugles se lèvent là où ils sont. Levez-vous. Je vais prier pour vous ». Plusieurs personnes se levèrent dans toute la salle. Elles se tinrent debout maladroitement, puisant dans le secours de leurs autres sens pour compenser celui qui leur manquait.
« Je vais parler avec l’autorité que Dieu m’a donnée, et à ce moment-là, vous qui êtes aveugles, vous verrez un homme blanc debout devant vous. M’entendez-vous ? Vos yeux vont s’ouvrir ! ». Sur ce, je pris une profonde inspiration et criai : « Dans le nom de Jésus, yeux aveugles, ouvrez-vous ! ». Une femme se mit à crier. Elle se précipita vers l’avant de la salle, s’accrochant aux gens qui se trouvaient sur son passage. Elle les regardait, tout en criant : « Je vois ! Je vois ! Je vois ! ». Il y eut une explosion dans la salle. Des cris de louanges envers Dieu retentissaient et plus une personne n’était restée assise. Tout le monde sautait de joie et louait Dieu.
Tous, même ceux qui étaient agglutinés à l’extérieur, se déplacèrent en direction de l’estrade, les corps étant écrasés les uns contre les autres au point où il n’y avait plus un seul espace libre. Quand la femme atteignit l’estrade, je l’invitai à me rejoindre. Je lui demandai ce qui s’était passé. Elle dit qu’elle était aveugle depuis quatre ans, mais que maintenant, elle voyait ! Je pris une Bible et la plaçai devant elle. Je lui demandai de lire. Elle lut : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres ; il m’a envoyé pour guérir les cœurs brisés, pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue ».
Elle s’arrêta là en reconnaissant que c’était Jésus qui l’avait guérie. Elle sautait, pleurait et louait Dieu sur toute l’estrade. Toute la salle se joignit à elle dans la louange avec une telle puissance sonore que les fondements mêmes du bâtiment furent certainement menacés. Autour de moi, il y avait une marée humaine et des mains tendues. Une scène comme je n’en ai plus jamais vue depuis. Un enfant passait de mains en mains depuis le fond de la salle jusqu’à l’estrade. Finalement, il atterrit dans mes bras. Je regardai cet enfant de trois ou quatre ans et m’aperçus que ses membres n’étaient pas comme ils auraient dû l’être. Je regardai ses jambes déformées et j’oubliai de prier ! Mais tout d’un coup, son petit corps se mit à trembler. Il sauta de mes bras et se retrouva sur ses pieds – en courant partout !
Le Saint-Esprit est un Esprit de guérison.
Ce jour-là, j’ai appris que le Saint-Esprit est l’Esprit de guérison. Quand Il agit, les gens ne parlent pas seulement en langues, mais toutes choses sont possibles. Une église morte découvrait la vie, la puissance et l’amour de Dieu. La réunion dura toute la journée, jusqu’à ce que je sois épuisé après avoir prié pour tous les malades. Nous avons vu beaucoup d’autres guérisons et miracles, et tout le monde se rendit compte qu’un jour nouveau s’était levé pour le Lesotho. En voyant tous ces gens s’en aller, des
larmes se mirent à couler sur mes joues. Je me mis à prier : « Précieux Saint-Esprit, je veux Te présenter mes excuses. Je crois maintenant que Tu as renvoyé John Bosman chez lui parce qu’aujourd’hui, Tu voulais faire avancer mon bateau en pleine mer ! ».
En retournant chez moi en cette fin de journée, je vis la manière dont il fallait agir à l’avenir. Je pensai : Voilà comment l’Afrique sera sauvée ! « Ni par force, ni par puissance, mais par mon Esprit, dit l’Éternel des armées ». Ce n’était pas un appel ordinaire, ce n’était par des efforts naturels. C’était surnaturel !
Extrait de UNE VIE EN FEU de Reinhard Bonnke