Étude biblique
Le don de Sa Présence
Lorsque nous célébrons l’Avent, nous célébrons la vérité de toutes les vérités. Nous nous rappelons l’enseignement fondamental de l’Évangile éternel et l’événement le plus transformateur de l’histoire du monde. En termes simples, nous célébrons l’incarnation, lorsque le Fils éternel de Dieu est devenu un être humain et a vécu parmi nous. Nos esprits finis peuvent difficilement saisir la grandeur de cette déclaration – son mystère, sa gloire, sa grâce.
Existe-t-il une personne plus parfaite que Jésus Christ ? Peut-il y avoir un autre fondement à notre salut ? La Parole « qui s’est faite chair » règne au-dessus de toute religion et de toute philosophie comme la perfection de la vérité. C’est le cœur et l’âme de notre évangile.
La magnificence de l’incarnation du Fils de Dieu devrait nous plonger dans un émerveillement rempli de quiétude. Elle devrait également nous enflammer dans une adoration brulante. Pourtant, nous pouvons nous laisser prendre au piège de la sécularisation de Noël ou devenir si familiers avec l’histoire biblique que nous perdons de vue le miracle – l’impossibilité pure et simple qui se trouve au centre même de notre foi.
Faites une pause et réfléchissez-y un instant. Par le Saint-Esprit, le Fils de Dieu préexistant est entré les entrailles d’une jeune vierge. Il a fait l’expérience de l’humanité à tous les niveaux possibles, de la conception à la mort et tout ce qui se trouve entre les deux. Mais Il est également resté la personne qu’Il avait toujours été depuis l’éternité. Sa nature divine n’était pas en conflit avec Sa nature humaine. L’humain n’était pas non plus en conflit avec le divin. D’une certaine manière, ces deux réalités se sont mélangées à la perfection dans un jeune Galiléen connu sous le nom de « Yeshua ».
C’est comme si Dieu avait conçu les humains pour pouvoir un jour devenir l’un d’entre eux. Que pouvons-nous dire de ces choses ? Le Créateur souverain est devenu une partie de Sa création. Le Juge de la terre a ri avec Ses amis et a joué dans les rues de Nazareth. Le Donneur de vie est mort sur une croix puis est ressuscité du tombeau ... tout cela en tant qu’être humain.
Mais voici ce que j’aimerais vraiment que nous voyions. Il n’est pas seulement question du fait que Jésus était à la fois divin et humain. Il s’agit de savoir pourquoi Il était à la fois divin et humain. L’incarnation du Fils de Dieu a eu lieu pour une raison précise. Dieu voulait nous faire le don ultime. Il voulait se donner à nous. Il voulait nous donner Sa présence. Le mot même « Avent » fait référence à la venue ou à la présence du Christ. Lorsque Ésaïe prophétise qu’une vierge sera enceinte et donnera naissance à un fils, il prophétise également le nom de ce fils : Emmanuel, qui signifie Dieu avec nous (Ésaïe 7:14). Lorsque Jean proclame que la Parole s’est faite chair, il proclame aussi qu’elle a habité parmi nous (Jean 1:14). Les deux auteurs donnent le message complet. Le Fils de Dieu est devenu humain dans le but précis d’être expressément avec nous. C’est « l’Évangile de Noël ». Il s’agit de Sa présence parmi nous.
La présence humaine de Dieu est le fondement de notre foi. Il ne pouvait pas nous sauver s’Il n’était pas d’abord venu à nous en tant qu’homme. Mais Sa présence n’est pas seulement le fondement de notre foi. Elle est aussi le but de notre foi. Nous avons été sauvés par Sa présence, pour Sa présence. Dieu nous a sauvés pour pouvoir se donner à nous. Le Fils incarné a expié nos péchés et est ressuscité à une vie nouvelle pour que nous puissions être présents les uns aux autres dans une communion éternelle.
Il n’y a rien de tel que la « présence ». C’est un mot puissant et exquis. La véritable présence est le contraire de l’absence. Être présent évoque des sentiments profonds d’amour, d’amitié, de camaraderie et d’intimité. Cela parle d’appartenance et de proximité et touche les endroits les plus profonds de nos âmes où nous avons besoin d’une connexion familiale avec Dieu Lui-même. Ainsi, l’Évangile intégré à Noël déclare que Dieu a reconnu ce besoin et s’est donné Lui-même pour le combler.
Nos cœurs aspirent à Sa présence. Paradoxalement, notre monde numérique a fait beaucoup pour nous connecter et pour nous isoler. D’une part, la technologie nous permet d’être plus présents aux gens, même lorsque nous sommes éloignés. Les médias sociaux et les appels vidéo nous permettent en fait de nous connecter même lorsque nous sommes séparés par des fuseaux horaires. C’est un cadeau merveilleux.
D’autre part, la technologie peut devenir un substitut à la présence réelle. Dieu a conçu les humains pour qu’ils vivent là où se trouve leur corps en temps réel, et pas seulement dans le cyberespace. Nous avons besoin de proximité physique. Une image peut être une disposition temporaire, mais elle n’est pas la réalité elle-même. Nous devons être physiquement proches les uns des autres. Nous devons être physiquement proches de Dieu. Il ne pouvait pas se permettre d’envoyer un ange ou un texto. Il devait venir en personne. Il n'y a tout simplement pas de substitut à la présence.
La proximité physique crée une chaleur émotionnelle dont nous avons besoin. Dieu nous a conçus pour la communion avec d’autres humains. Combien plus nous a-t-Il conçus pour la présence avec Lui ! Écoutez le témoignage de Jean sur les années qu’il a passées avec Jésus : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, et que nos mains ont touché, concernant la Parole de vie » (1Jean 1:1). Remarquez comment Jean a pris soin d’expliquer tout l’éventail complet de la présence : entendre, voir, regarder attentivement, et toucher. Jésus était totalement présent avec Ses disciples. Le témoignage de Jean sur Jésus découle d’une communion mutuelle qui ne peut être remplacée par rien d’autre.
Considérez le propre enseignement de Jésus : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Matthieu 18:20). Il n’y a pas plus clair que cela. Jésus fait référence à un lieu littéral, à un point de rencontre physique, et Il fait référence à Sa propre présence physique dans ce lieu spécifique. Sa présence dans nos rassemblements dépend en partie de notre présence les uns avec les autres ! La présence appelle la présence. Il n’y a pas de substitut à la présence.
Toute l’histoire de la Bible concerne la présence manifeste de Dieu. Au début, la Genèse nous dit que le Seigneur « se promenait dans le jardin à la fraicheur du jour » (Genèse 3:8). Il était physiquement présent et désirait ardemment la communion avec Ses enfants (Genèse 3:9). Puis à la fin, l’Apocalypse nous raconte le but de toute l’histoire : « Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux … » (Apocalypse 21:3). Au début, à la fin, et partout entre les deux, nous lisons sur la présence de Dieu.
Tout le plan de Dieu pour le monde est centré sur Sa présence. C’est le message de la Bible, et le cœur même de l’Évangile. C’est pourquoi il est si important de passer outre la frénésie du mercantilisme et de discerner le but profond de l’Avent. Ne laissez pas le monde diluer la pureté de cette fête. Noël incarne le message de l’Évangile : Dieu s’est fait homme et a fait en sorte que nous puissions venir à Lui. Maintenant, ceux qui croient en l’Évangile ont à nouveau Sa présence dans la personne du Saint-Esprit. « L’Évangile de Noël » raconte toute l’histoire de la présence.
La présence et l’amour
Dieu est venu dans le monde, vivant et en personne, en raison de Son amour éternel pour nous. Nous oublions parfois cette simple vérité. Mais l’incarnation prouve que Dieu nous aime profondément. Lorsque Dieu aime, Il conclut une alliance. Son amour n’est pas un amour temporaire qui s’éteint lorsque les temps sont durs ou que ses besoins ne sont pas satisfaits. Non, l’amour de Dieu est éternel. Il L’oblige à se lier à Sa bien-aimée pour toujours. Une partie de cette alliance est la promesse de Dieu de se donner à nous en tant que Présence. « J’habiterai et je marcherai au milieu d’eux ; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple » (2 Corinthiens 6:16).
Même dans l’Ancien Testament, l’amour de Dieu L’a poussé à s’approcher de Son peuple. Sa communion avec des hommes comme Abraham et Moïse devait être trop sainte pour être vue. Yahvé est apparu sous forme humaine à Abraham (Genèse 18:1-2), et Il était physiquement présent avec Moïse dans la nuée et sur la montagne (Exode 33:9-11, 19-23 ; 34:1-9). Des moments extraordinaires ! Yahvé désirait ardemment passer du temps en personne avec Ses enfants, tout comme Il l’avait fait dans le jardin d’Eden.
Pourtant, même ces moments glorieux n’étaient que des manifestations provisoires. Dieu a promis qu’un jour, Il habiterait de façon permanente parmi Son peuple. Avant cela, il y avait des limites à la Présence. Moïse supplia de voir la gloire de Dieu, mais il ne le put pas (Exode 33:18-20). Un voile séparait le Saint des Saints du Lieu Saint. Et seuls les prêtres pouvaient y entrer pour exercer leur ministère. Il y avait des restrictions à la Présence.
Mais lorsque la plénitude des temps est arrivée, toutes les barrières ont été abattues. Dieu le Fils est venu dans la chair et « nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père » (Jean 1:14). Les disciples ont vu ce que Moïse avait supplié de voir. Dieu a finalement accompli Son alliance d’amour. Il est devenu présent à Son peuple comme l’un des nôtres.
La Présence et le sacrifice
Mais ce n’était pas suffisant. Le Fils ne s’est pas fait homme pour vivre ici pendant trente-trois ans et repartir ensuite. L’amour brulant de Dieu, l’amour de l’alliance, ne se contenterait pas d’une simple visite. Il aspirait à demeurer. Il voulait créer un scénario où nous pourrions être unis ensemble pour toujours. Il devait cependant le faire à Ses propres frais. Jésus, le Fils de Dieu incarné, est venu en tant qu’humain afin de pouvoir mourir et verser Son précieux sang. Le péché qui nous séparait et faisait de nous des orphelins ne pouvait être lavé que par ce sang divin-humain (Actes 20:28). La Présence devait mourir.
Normalement, nous ne pensons pas à la présence de Dieu en termes de souffrance et de sacrifice. Pour les disciples juifs de Jésus, la Présence signifiait quelque chose de tout à fait positif. Elle signifiait que le Messie viendrait, qu’Il renverserait les ennemis d’Israël, qu’Il établirait le Royaume de Dieu sur terre et qu’Il consacrerait à nouveau le temple. Dieu habiterait alors au milieu de Son peuple dans une gloire insurpassable. Ils ne s’attendaient pas à ce que la Présence soit battue et tuée sur une croix.
De même, nous, charismatiques, nous pensons à la « présence » en termes d’atmosphère de douceur, de pleurs, de rires, de guérison ou de signes et de prodiges. Nous parlons d’un air imprégné de la gloire palpable de Dieu. Nous nous attendons à une réunion qui sera remplie d’exaltation, d’adoration et de joie. Et c’est ce que nous devrions faire.
Mais pour remplir l’objectif de l’Avent, la Présence a également dû traverser les ténèbres. Comment pourrions-nous être délivrés de la mort, de la séparation éternelle, si la Présence n’y alla pas en notre nom ? Alors oui, la présence du Fils de Dieu signifiait la communion avec Son peuple. Mais elle signifiait aussi le rejet et la mort. Sinon, Il n’aurait pu que nous rendre visite. Il aurait alors été isolé de nous pour toujours, ce qui est le contraire même de la présence.
Le corps qui abritait le Fils éternel de Dieu a connu une mort brutale sur la croix. Mais cet homme a été ressuscité des morts et glorifié. Il demeure maintenant dans un corps humain glorifié pour toujours. Pourtant, même ce corps glorifié – Sa tente humaine éternelle – porte des cicatrices. Ces cicatrices nous rappellent l’Évangile de Noël. La Présence a souffert la mort pour nous délivrer du péché. Maintenant, nous pouvons avoir la Présence pour toujours.
La Présence qui demeure
L’Avent célèbre la présence incarnée qui est venue mourir. Mais il devrait aussi célébrer la présence de l’Esprit qui est venue pour demeurer. La première Présence a ouvert la voie à la seconde Présence. Le Dieu incarné est venu dans le monde. Mais le Dieu qui demeure est venu dans nos cœurs. Pour moi, cette vérité devrait faire partie de notre réflexion sur l’Avent au même titre que l’incarnation du Fils de Dieu. Je sais qu’il existe un jour distinct sur le calendrier pour célébrer la Pentecôte. Mais ce n’est pas tant le calendrier qui m’intéresse que la Présence.
Le Fils de Dieu s’est fait humain pour pouvoir mourir et nous donner le Saint-Esprit. Il ne nous suffit pas de parler des faits de la présence historique de Dieu. Nous devons aussi nous engager à être des personnes de la présence qui demeure ! Les paroles ne valent rien. La présence du Saint-Esprit en nous désire s’exprimer à travers nous. Pour moi, c’est la signification ultime de l’Avent. Pourquoi devrions-nous raconter les faits de l’Avent, mais ne pas démontrer la présence permanente de l’Avent ?
Être un peuple rempli de l’Esprit, c’est être un peuple marqué par la Présence. Les personnes véritablement nées de nouveau, pentecôtistes et charismatiques devraient célébrer la saison de l’Avent dans toute sa plénitude. L’Église chrétienne est unique parmi tous les peuples et toutes les religions. Elle est composée d’humains, mais pas seulement. Dieu Lui-même est présent dans l’Église par l’Esprit. L’Église est le peuple de la Présence. « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » (1Corinthiens 3:16).
Écoutez la conversation du Seigneur avec Moïse :
« ‘Je marcherai moi-même avec toi,et je te donnerai du repos’. Moïse lui dit : ‘Si tu ne marches pas toi-même avec nous, ne nous fais point partir d’ici. Comment sera-t-il donc certain que j’ai trouvé grâce à tes yeux, moi et ton peuple ? Ne sera-ce pas quand tu marcheras avec nous, et quand nous serons distingués, moi et ton peuple, de tous les peuples qui sont sur la face de la terre ?’ » (Exode 33:14-16).
Nous devrions agir avec la même conviction.
La Présence est l’élément unique qui nous distingue de tous les autres. C’est pourquoi la Bible donne les commandements suivants : « Marchez par l’Esprit ... Soyez remplis de l’Esprit ... Priez par l’Esprit ... Adorez par l’Esprit » (Galates 5:16 ; Ephésiens 5:18 ; 6:18 ; Jean 4:24 ; Philippiens 3:3). En tant que temple du Saint-Esprit, nous devrions être très intentionnels dans l’obéissance à ces commandements scripturaires.
Vous et moi, nous sommes appelés à être en communion avec le Saint-Esprit. Nous avons le pouvoir de prier en d’autres langues. La Bible nous ordonne d’imposer les mains aux malades au nom de Jésus, et ils seront guéris. Nous pouvons développer le caractère saint de l’Esprit et porter Son fruit à l’image de Jésus. Lorsque nous nous réunissons, Dieu nous permet de prophétiser les uns sur les autres. Ce sont des marques de la Présence qui nous rendent incandescents.
L'Avent n'est pas seulement un événement, c'est notre expérience. Agissons comme tel. Dans l'esprit de la saison de Noël, soyons des personnes de la Présence.
Daniel Kolenda, évangéliste