Étude biblique
Comment garder la prise
« Lorsqu’il eut cessé de parler, il dit à Simon : ‘Avance en pleine eau, et jetez vos filets pour pêcher’. Simon lui répondit : ‘Maitre, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je jetterai le filet’. L’ayant jeté, ils prirent une grande quantité de poissons, et leur filet se rompait. Ils firent signe à leurs compagnons qui étaient dans l’autre barque de venir les aider. Ils vinrent et ils remplirent les deux barques, au point qu’elles enfonçaient. Quand il vit cela, Simon Pierre tomba aux genoux de Jésus, et dit : ‘Seigneur, retire-toi de moi, parce que je suis un homme pécheur’ » (Luc 5:4-8).
J’aimerais que vous remarquiez un détail important dans cette histoire, qui se déroule juste au début du ministère de Jésus : les filets ont commencé à se rompre à cause de la manière dont la prise a été effectuée.
Dans le chapitre 2 de Jean, nous lisons une autre histoire qui présente de nombreuses similitudes frappantes. Cette fois, elle se situe à la fin du ministère de Jésus. Une fois de plus, les disciples sont en train de pêcher. Ils ont pêché toute la nuit et n’ont rien pris. À nouveau, Jésus va leur donner un ordre qui résultera en un miracle de la moisson. Et une fois de plus, leur réaction à la situation sera extrêmement importante.
« Simon Pierre leur dit : ‘Je vais pêcher’. Ils lui dirent : ‘Nous allons aussi avec toi’. Ils sortirent et montèrent dans une barque, et cette nuit-là ils ne prirent rien. Le matin étant venu, Jésus se trouva sur le rivage ; mais les disciples ne savaient pas que c’était Jésus. Jésus leur dit : ‘Enfants, n’avez-vous rien à manger ?’ Ils lui répondirent : ‘Non’. Il leur dit : ‘Jetez le filet du côté droit de la barque, et vous trouverez’. Ils le jetèrent donc, et ils ne pouvaient plus le retirer, à cause de la grande quantité de poissons … Simon Pierre monta dans la barque, et tira à terre le filet plein de cent cinquante-trois grands poissons ; et quoiqu’il y en eût tant, le filet ne se rompit point » (Jean 21:3-11).
Dans le premier récit, nous voyons que le miracle a eu pour conséquence quelque chose de presque mauvais. La pêche a été si abondante que les filets ont commencé à se rompre. Si l’on considère cela comme une métaphore de nos vies, l’un des moments les plus dangereux pour un croyant est celui où Dieu commence à bénir sa vie, parce que la médiocrité est un endroit très sûr. Les finances commencent à rentrer, les foules commencent à vous regarder et l’influence grandit – et chaque fois que la bénédiction de Dieu commence à augmenter, il y a un risque que les filets se déchirent. Mais quelque chose d’autre se produit dans la deuxième histoire. En raison de quelques différences critiques dans la manière dont les disciples ont réagi, non seulement le filet ne s’est pas rompu, mais la prise a été entièrement amenée à Jésus.
Clé n°1 – L’unité
Voici la différence essentielle entre les deux histoires : dans la première, les disciples étaient associés à leurs amis dans un autre bateau. Il y avait deux bateaux. Dans le second récit, celui où les filets ne se sont pas rompus, il est écrit qu’ils sont montés dans une barque. C’est « une barque » – au singulier.
Dans le premier récit, lorsque le filet a commencé à se rompre, ils étaient divisés, séparés. Mais dans la seconde histoire, lorsque le filet ne s’est pas rompu, ils étaient ensemble dans une même barque. Je crois que c’est l’une des grandes clés que nous devons comprendre si nous voulons « survivre au succès ». Si vous regardez le grec de Jean 21:11, le mot utilisé pour dire que le filet ne s’est pas déchiré est le mot ‘schizo’. Ce mot vous semble-t-il familier ? Ce mot schizo est la racine du mot ‘schisme’. Le mot ‘schisme’ peut signifier une sorte de séparation ou de rupture dans une relation. Mais saviez-vous qu’en anglais, même le dictionnaire le définit comme applicable non seulement à la religion en général, mais aussi au christianisme ?
Écoutez la définition qu’en donne Noah Webster (dictionnaire américain) : « Dans un sens général, division ou séparation ; mais de façon appropriée, une division ou une séparation dans une église ou une dénomination de chrétiens, occasionnée par la diversité des opinions ; rupture de l’unité parmi les personnes de la même foi religieuse ». Ainsi, le mot schisme est littéralement un mot qui est utilisé pour connoter la division entre les chrétiens. Maintenant, je vous demande quel est le mot que nous utilisons pour décrire la division entre les bouddhistes ? Quel est le mot que nous utilisons pour décrire la division entre les athées ? Ce mot n’existe pas, mais nous avons un mot spécial qui est réservé pour décrire ce qui se passe dans l’église partout dans le monde, tout le temps, car les chrétiens semblent avoir une tendance particulière à se disputer les uns avec les autres ! Imaginez toutes les différentes dénominations, toutes les différentes églises, toutes les différentes scissions, tous les différents schismes qui se sont produits tout au long de l’histoire de l’église.
Lorsque l’église est divisée, les filets se rompent
Et si l’ennemi faisait tout pour introduire la division dans le corps de Christ, parce qu’il sait ce qui se passe quand la division survient ? Les filets se déchirent et la récolte est perdue. Et si le diable savait que son arme la plus puissante est de nous faire continuer à nous disputer les uns contre les autres ? Parce que si nous continuons à nous battre entre nous, nous n’aurons jamais assez d’énergie pour le combattre, lui. Si nous dépensions la même énergie que celle que nous employons à nous battre les uns contre les autres pour poursuivre les perdus, le monde aurait été sauvé depuis des générations.
Si nous étions aussi intéressés à combattre le diable et son programme dans le monde que nous le sommes à lutter contre le chrétien qui est assis à côté de nous dans l’église, le royaume des ténèbres serait en grande difficulté. Mais au lieu de cela, le diable est heureux de nous voir nous battre et nous disputer, nous diviser et nous rediviser. C’est un vrai problème.
N’est-il pas intéressant de constater que lorsque Jésus prie pour son église, Il dit : « Seigneur, fais qu’ils soient un comme toi et moi nous sommes un ». Il dit aux disciples : « C’est à ceci que l’on reconnaitra que vous êtes mes disciples ; c’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres ».
Comparez le ‘schisme’ à la manière dont l’église est décrite dans le Nouveau Testament. L’église n’était pas seulement un groupe unifié. Tout groupe, tout club, a besoin d’unité pour subsister. Une maison divisée contre elle-même ne peut subsister. C’est le cas dans tous les types de groupes, mais l’église est spéciale parce qu’elle est décrite dans le Nouveau Testament comme un corps. En d’autres termes, nous ne sommes pas simplement un groupe d’entités séparées essayant de s’organiser pour une cause commune. Nous formons une unité.
Un corps, plusieurs parties
Nous sommes une seule entité, et nous servons ce corps en tant que différentes parties de ce corps, qui travaillent toutes ensemble pour une seule tête. Cela nous rend complètement différents. Lorsque Paul décrit l’église comme un corps, il ne vit pas dans un pays imaginaire où il ne comprend pas que nous avons des différences, des personnalités, des opinions et des philosophies différentes. Il tient compte de tout cela. C’est pourquoi il dit que le corps est composé de plusieurs parties différentes. Et ce n’est pas seulement normal, c’est vital !
En fait, la survie d’un corps dépend de l’hétérogénéité de ses membres pour survivre. C’est ce que Paul veut dire lorsqu’il déclare : « Si tout le corps était une oreille, où serait la vue ? Si tout le corps était un œil, où serait l’ouïe ? ». La personne qui est différente de vous n’est pas seulement acceptable – vous avez besoin d’elle ! Et plus elle est différente de vous, plus vous avez besoin d’elle. C'est pourquoi l’unité du corps est si importante.
L’unité dans le contexte chrétien est en fait un concept surnaturel. Il ne s’agit pas simplement de se réunir autour d’un feu de camp, de chanter et de se tolérer les uns les autres. C’est quelque chose qui est impossible sans la présence de l’Esprit qui habite en nous, et c’est pourquoi c’est une preuve que nous sommes des disciples du Christ. Sans le Saint-Esprit et l’amour surnaturel qu’il apporte, il est impossible d’avoir une véritable unité parmi nous. C’est une sorte d’unité qui dit : « Non seulement je suis d’accord avec toi, mais mon but est de t’édifier plus encore que de m’édifier moi-même. Et quand tu es victorieux, quand tu réussis, quand tu es élevé, je m’en réjouis autant que si je l’avais vécu moi-même ».
Clé n°2 – L’obéissance
Pour éviter que vos filets ne se déchirent, il y a une autre clé dans Luc 5. Jésus dit aux disciples : « Je veux que vous lâchiez vos filets ». Mais nous lisons ensuite que Pierre a lâché "le filet". Il s’agit d’un seul filet, et non de "filets" comme Jésus l’avait dit. Voici la deuxième clé pour vous assurer que vos filets ne se brisent pas : elle s’appelle l’obéissance. L’obéissance.
Vous pourriez penser que Pierre a été partiellement obéissant parce que Jésus lui a dit de poser les filets et qu’il a posé un filet, mais l’obéissance partielle n’est qu'un autre terme pour désigner la désobéissance. L’obéissance retardée n’est qu’un autre terme pour désigner la désobéissance. L’obéissance sélective n’est qu’un autre mot pour désigner la désobéissance ! L’obéissance « et autre chose » est une désobéissance. En d’autres termes, lorsque vous dites : « Seigneur, je vais t’obéir, et ensuite je vais y mettre mon propre travail juste pour être sûr que ça me plaise » – c’est de la désobéissance. « Obéir mais » est une désobéissance. « Seigneur, j’aime telle partie de ce que tu as dit, mais pas telle autre, alors je vais obéir à la partie que j »aime et ignorer le reste ». Vous pouvez peut-être réconforter votre propre conscience en procédant de cette manière, mais c’est juste une autre sorte de désobéissance. La véritable obéissance au Seigneur est exclusive, exhaustive, immédiate et indiscriminée. Et c’est à ce genre d’obéissance que le ciel répond et qu’il honore.
Dieu ne répond pas aux besoins, Il répond à l’obéissance.
Il y avait beaucoup de malades à la piscine de Siloé. Un seul a été guéri. C’est celui qui a obéi à la parole. Dieu ne répond pas automatiquement à tous les besoins. Certaines personnes vont vers le Seigneur et commencent à crier dans la prière, à dire à Dieu à quel point leur situation est mauvaise et ce dont elles ont besoin. Mais Dieu ne vous répond pas parce que vous avez un besoin. Tout le monde a des besoins. Dieu répond à l’obéissance. Vous dites : « Seigneur, j’ai besoin d’une bénédiction financière – Seigneur, bénis-moi, je n’arrive pas à payer mes factures ». Dieu ne répond pas au besoin. Il dit : « Voici la solution ; donnez et vous recevrez ». Et lorsque vous obéissez, vous profitez du miracle. Vous ne l’obtenez pas simplement parce que vous en avez besoin, vous l’obtenez parce que vous obéissez à la parole.
Alors, pourquoi Pierre n’a-t-il pas fait exactement ce que Jésus lui a dit ? Peut-être était-il fatigué d’avoir pêché toute la nuit. Plus probablement, il ne pouvait tout simplement pas imaginer un scénario dans lequel, après avoir pêché sans succès toute la nuit, jeter le filet de l’autre côté ferait une différence. Il s'est peut-être dit : « Il est impossible que ce petit changement crée une grande différence qui justifierait la pose de plusieurs filets ». Et voici la réalité : la parole du Seigneur mettra toujours à l’épreuve notre volonté de croire. Elle mettra toujours à l’épreuve notre volonté d’obéir. Parce qu’il ne s’agit pas de savoir si le filet est du bon côté ou du côté gauche. Il s’agit de savoir si nous allons obéir à la parole du Seigneur !
C’est le test. Parfois, le Seigneur vous demande de faire quelque chose qui vous semble insignifiant, juste pour voir si vous allez obéir. La désobéissance de Pierre était peut-être liée à son expertise. Souvenez-vous qu’il était pêcheur professionnel et qu’il en savait tellement sur le sujet que les instructions de Jésus semblaient simplistes et mal informées, alors que Pierre était très expérimenté et bien informé. Cela a créé une réticence à obéir dans la simplicité et l’humilité. Jésus disait : « Pierre, même dans ton domaine d’expertise, tu ferais mieux d’écouter mes instructions simples avec foi et obéissance ».
Si nous voulons garder ce que nous avons attrapé, nous devons être des personnes qui Le prennent au mot et qui obéissent. Nous devons être des personnes qui s’aiment les unes les autres, qui fonctionnent comme un seul corps dans une unité surnaturelle. C’est ainsi que nous amènerons toute la prise à Jésus !
Daniel Kolenda